Handpan pas cher pour débuter ? artisanat vs low-cost

Écrit par Super Utilisateur. Publié dans Blog.

En mars 2021, un article du média M. Mondialisation a présenté le handpan en exemple ce cette lutte entre artisanat local et import low-cost. Cet article a eu une grande résonnance car ce média dispose d'une grande audience (voir le lien ci-dessous). Une idée reçue qui revenait souvent est qu'un instrument à bas coût permet de débuter et de monter en gamme par la suite. Si cela est vrai pour certains instruments de musique, cela l'est nettement moins pour le handpan.

Voici l'article en question et mon analyse que j'ai ajoutée en commentaire de l'article et copiée ci-dessous : https://www.facebook.com/M.Mondialisation/photos/a.315001815182898/4493286690687702?comment_id=4556399844376386

"Pourquoi un handpan à bas prix n’est pas un bon choix pour débuter ? Principalement car c’est un instrument qui sonne très harmonieusement même sans une grande maitrise de la part du joueur et qui apporte du plaisir à jouer même pour les débutants. Pour permettre cela, il nécessite donc un soin particulier pour avoir ce son harmonieux et seul un humain aussi patient que non pressé par le temps peut réaliser ce travail.
Cette difficulté à le réaliser a généré un marché dominé par un décalage entre l’offre et la demande. Pour pallier à cela, des makers ont partagé leur savoir, leur matière et leurs outils pour favoriser la formation de nombreux autres artisans makers. Le modèle de distribution des instruments s’est développé sur la base du circuit court entre makers et joueurs. Cela rendait possible la vente d’un travail artisanal fait main au prix le plus juste et détermina ce qui fut considéré comme le prix psychologique acceptable pour de telles créations. Il est assez rare d’avoir un tel exemple de produit dont le prix psychologique a été déterminé par la vente directe et pas par un prix magasin qui aurait alors été 2 à 3x plus cher pour permettre de rémunérer toute la chaine de distribution.
Il est alors intéressant d’observer comment le modèle alternatif de la vente directe se confronte aux acteurs traditionnels de l’économie qui considèrent peut-être comme une sorte d’anomalie que le marché d’un produit devenant connu ne soit pas entre les mains des acteurs industriels ou des réseaux établis de revente de produits importés.
L’approche low-cost présentée dans cet article n’a pas d’autre choix que de se faire dans le déni total de toute notion de qualité et tente l’arnaque de vendre un objet décoratif comme un instrument de musique. Le prix et les procédures seront ajustées pour dissuader autant que possible les retours vers le fournisseur qui disparaitra rapidement. Avant de changer de nom…
D’autres attaques contre la vente directe useront des artifices classiques d’un marketing ensorceleur, faisant apparaitre la marchandise industrielle ou importée comme étant aussi désirable et pourquoi pas plus couteuse que la création sur mesure réalisée par l'artisan d'art pour son client... C’est bien connu si c’est plus cher, c’est que c’est meilleur ! N’est-ce pas ?
Ceci est valable pour beaucoup de produits sur le marché et il semble toujours utile de se rappeler que chaque euro dépensé est un bulletin de vote pour le système que l'on promeut !"
 

Presque 3000 pans et 1200 musiciens pour la finale du Panorama

Écrit par Super Utilisateur. Publié dans Blog.

(En ce début d'année 2020... avant que le monde ne se referme pour se protéger...)

Presque 3000 pans et 1200 musiciens pour la finale du Panorama samedi dernier !

Voici quelques nouvelles de la communauté du Steelpan… Ce week-end ce fut la finale du Panorama, en plein carnaval à Trinidad, cette compétition est une véritable institution depuis 1963. Le gagnant de cette année est le Steelband « Desperadoes » et vous pouvez voir une vidéo de leur performance ici : https://youtu.be/bWUpkG2_EpY

Je profite de cette actualité pour relayer une information concernant la réédition d’un livre devenu rare : The Illustrated Story of Pan de Kim Johnson.

Kim Johnson, est le directeur du Carnaval Institute of Trinidad and Tobago, il est considéré comme un référant concernant l’histoire du Steelpan. Lors d’un récent échange il me disait considérer le Handpan comme une ramification interessante du Steelpan et qu’il devrait donc être accueilli comme tout cousin devrait l’être.

A tout ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’instrument qui a donné naissance au notre, je vous invite à soutenir cette campagne de financement pour la seconde édition de ce livre :

 

 

Réflexions sur le "marché du handpan"

Écrit par Matthieu. Publié dans Blog.

(en 2019...)

Historiquement le marché du handpan a été dominé par un décalage entre l’offre et la demande. Cela a parfois fait monter les prix, a créé des opportunités pour vendre facilement des instruments très moyens et cela à des prix parfois indécents. Des intermédiaires ont tenté de se positionner en achetant des instruments pour les revendre bien plus cher et en l’absence de véritable valeur ajoutée… ça c’est pour la face sombre…

Il y heureusement eu, en même temps, quelque chose de beaucoup plus lumineux qui s’est passé : des makers ont partagé leur savoir, leur matière et leurs outils pour favoriser la formation de nombreux autres artisans makers. D’autres makers ont participé à établir un tarif de référence pour un niveau de qualité considéré comme très bon, c’est cela qui a grandement aidé à lutter contre l’inflation des prix. Ce modèle s’est développé sur la base du circuit court entre maker et musicien rendant possible la vente d’un travail artisanal fait main (et à proximité) à un prix acceptable. C’est une sorte d’heureuse anomalie dans notre société de voir que le travail d’un artisan local est en fait vendu moins cher que le produit de moindre qualité en « supermarché ».

Aujourd’hui, l’offre s’est naturellement développée, la demande aussi… et il y a de nouveaux choix à faire et comme par le passé certains pourront être considérés comme plus lumineux que d’autres et mon analyse ci-dessous sera forcément teintée de considérations personnelles.

Nous voyons se développer des productions devenant plus industrielles et distribuées grâce aux canaux traditionnels de l’industrie des music shop et/ou des entreprises ayant une force de communication sur internet. Un système où le seul moyen d’augmenter les marges lorsque le prix psychologique est atteint, est d’augmenter le niveau d’industrialisation et/ou de baisser le coût humain de production… C’est presque surprenant que ces canaux de distribution et types de produits ne soient pas encore « dominants » sur le marché du handpan !

Face à cela notre force en tant qu’artisan maker est d’être aujourd’hui plus nombreux partout sur les territoires, avec une communauté dotée d’une très forte valeur ajoutée (au travers des musiciens poussant les limites des instruments, de tous ceux qui organisent des cours et des initiations, participent sur les réseaux sociaux, organisent des rencontres…). Aussi fou que cela puisse paraitre, en offrant une rencontre, une expérience et le choix d’un véritable objet d’artisanat à des visiteurs dans nos ateliers, nous faisons la promotion d’un modèle qui est considéré aujourd’hui comme alternatif ! Ce modèle est principalement basé sur la vente directe ou en circuit très court avec des partenaires ajoutant une véritable et forte valeur au travail de l’artisan.  

Bien sûr ce modèle ne plait pas à tout le monde et les tentations de le renverser existent. Chaque acteur de ce marché fait les choix qui lui semblent les plus en phase avec la vision qu’il a de cet instrument et les objectifs qu’il poursuit. C’est aussi une responsabilité du futur joueur de comprendre ce dont il fait la promotion lorsqu’il achète son handpan.

Pour ma part et au nom du collectif Shellopan, je considère qu’il est important de faire savoir :

  • Qu’un handpan s’achète auprès de son fabricant, dans son atelier ou auprès d’une personne proposant une véritable valeur ajoutée.
  • Qu’il est pas un objet banal produit de façon industrielle mais une sculpture signée de la main d’un maker.
  • Que son niveau de finition dépasse la simple notion d’accordage, c’est le timbre du son qui nécessite du temps et du soin et que c’est son timbre qui en fait un instrument unique.
  • Qu’il est un instrument de musique qui ne fait aucun son sans les mains et doigts de son joueur. Il se choisi donc avec ses propres mains et son propre touché qui sont uniques… et ceci est compliqué sur internet ;)
  • Que, même si cela parait dérisoire, la façon dont le handpan arrive dans la vie d’une personne a une influence directe sur la relation que la personne va développer avec son instrument.
  • Enfin, que son tarif ne donne aucune indication quant à sa qualité !

sondage pour les fabricants de Handpan

Écrit par Matthieu. Publié dans Blog.

outil d'emboutissage de coques de Handpan par Shellopan

(en 2017...)

Voici un retour d’information suite au sondage lancé il y a 6 mois. L’idée était de demander à la communauté des fabricants et apprentis quelles étaient les développements de la coopérative Shellopan qui attiraient le plus d’intérêt.

La vente de coque de différentes tailles et la possibilité d’expérimenter un matériel plus épais (1,1mm) recueillent le plus de demande de votre part. Bien que j’ai reçu beaucoup de demande pour de la matière nitrurée prête à l’emploi, très peu ont fait part de leur intérêt pour une matière préparée avec une nitruration longue (Le procédé de nitruration sous licence PANArt a pourtant des avantages…).

J’ai reçu beaucoup de demande pour de la fourniture de coques et ce volume de demande ne peux pas être fourni avec la production que je réalise aujourd’hui. La limite ne vient pas des outils de production mais vient du choix de l’acier, toutes les tôles ne se valent pas (la norme DC04 n’est pas un gage de qualité, les tolérances de la norme sont trop larges, il est par exemple fréquent d’avoir une DC04 avec des caractéristiques de DC05). Le niveau de connaissance des liens entre caractéristiques physiques/chimique de la tôle, l’impact de la nitruration, la technique d’accordage la plus adaptée et le timbre du son de l’instrument final n’est pas encore assez développé.

Je suis désolé de n’avoir pu répondre à toutes les demandes, j’ai décidé de ne pas faire de compromis sur le choix de la matière car j’utilise personnellement la même tôle que celle que je partage. L’arrivée d’autres fabricants de matière devrait rendre le marché plus fluide mais je ne peux que recommander à tout acheteur de demander les caractéristiques réelles de la tôle ou des coques achetées (physiques, chimiques, répartition réelle des épaisseurs, profondeur de la couche nitrurée…). Nous avons tous encore beaucoup de choses à apprendre et ces informations y participent !

Je travaille actuellement sur la production du 6ème batch de coques Shellopan, toujours avec une tôle de 1mm et une méthode d’emboutissage optimisant la répartition des épaisseurs (vous pouvez avoir plus d’informations sur la page fablab du site web shellopan). Pour la tôle de 1,1mm, il faudra que je fasse produire mon propre acier (25 tonnes minimum). Un tel volume ne sera faisable que si je peux obtenir des garanties concernant les caractéristiques physiques et chimiques de la tôle. Cette garantie est pour le moment impossible à obtenir et je ne manquerais pas de vous informer de toute avancé.

Site web réalisé par la coopérative Shellopan