retour d'expérience au Fablab

Écrit par Super Utilisateur. Publié dans Blog.

En 2016, Emmanuel nous a fait le plaisir de nous rendre visite au Fablab et nous a fait le message suivant après sa visite :


"Voyage à la maison Shellopan.

Trois jours! Court et intense, c'était l'idée que je me faisais de mon séjour avant d'arriver chez Delphine et Matthieu. 

Il a la gentillesse de venir me chercher à la gare. Sur le chemin il me dit: "les maisons de garde barrière sont comme des maisons de poupée". Et nous voilà arrivés. 

21 heures. La maison est chauffée au bois, il fait bon comme l'odeur qui se dégage de la cuisine. Petit séjour emplis d'objets divers et d'instruments de musique. Je me sens tout de suite "chez moi".

Nous partageons une veillée tardive et hivernale, avant une courte nuit qui préparera son lendemain.

...

 

Jour 1, 9h00. Réveil, café et croissants. Juste ce qu'il faut pour bien démarrer. Puis nous sortons de la petite maison, traversons le terrain qui jouxte la voie ferrée au milieu des champs et arrivons 20 mètres plus loin à l'atelier. Le fameux "fablab". 

Lieu fraîchement aménagé et remplis d'outils divers, cela sent la passion à plein nez :-)

Il y a là tout le nécessaire pour travailler. Et bien sûr pour commencer une des nombreuses coques pressées, "prête à l'emploi". Elles sont conçues spécialement pour la maison et garantissent un matériau constant et de grande qualité.

Matthieu me propose de choisir une gamme. Je place la coque dans des cercles et commence à dessiner les notes. Une fois cette première étape achevée, mon hôte prend le relais et commence à former les dimples grâce à une puissante presse. Cela paraît si simple mais demande tout de même à avoir les bons outils et savoir s'en servir! 

En un rien de temps me voilà prêt à travailler mon instrument. Table d'accordage, marteaux, accordeurs, casque... Et c'est parti! 

Toute cette première journée sera consacrée à former les "tone fields" ces membranes que l'on façonne pour y faire résonner une note et ses harmoniques. Le soir vers 22 heures, la première étape semble achevée. Nous mettons la coque au four, 4 heures à 380 degrés, à ma demande. Selon la température choisie et le temps passé dans le four, il est possible de modifier différents aspects comme la couleur de l'instrument ou le son. Le soir venu, ensemble dans la petite maison, nous partageons un bon repas agrémenté de riches discussions et débats. Puis savourons un repos bien mérité.

2è jour, 9 heures. Café, croissants, au boulot! Nous sortons la coque du four, elle est tiède comme le pain frais du matin. 

Retour à l'atelier. C'est la partie la plus difficile pour moi qui commence, celle qui consiste à faire le premier tour d'accord. Cela me prendra la journée entière, à m'arracher les cheveux pour tenter de "dompter" la tôle. Evidemment, c'est elle qui devient maître. Partie autant technique qu'intuitive, où le regard, le toucher et l'ouïe s'exacerbent pour tenter d'arriver au résultat désiré. Où il faut être capable, comme un joueur d'échecs, de projeter un objectif en calculant quelques coups d'avance tout en tenant compte des contraintes du jeu. Après maintes pauses, frustrations et grâce à l'aide de Delphine, je finirais ce premier tour de martelage tard dans la nuit, à 4 heures du matin, alors que les maîtres des lieux dorment paisiblement. 

Jour 3. L'excitation et la fatigue cumulée créées un état de perception étrange. J'ai parfois oublié de manger, de me laver et veux exploiter au maximum le temps qu'il me reste. Mon départ est prévu à 20 heures ce soir. 

Café, croissants. La première coque est repartie au four pour un recuit, deux heures. Le temps d'en choisir une autre, décider une gamme, dessiner les notes, utiliser la presse... Et voilà un peu plus de travail à faire à la maison :-) 

L'instrument ressort du four. Il me reste quelques heures pour tenter un deuxième tour d'accordage. J'y passerais tout l'après midi et à 18 heures j'ai enfin la première esquisse de mon travail :-) quel bonheur d'entendre le son se dessiner depuis une matière vierge, avec pour seuls outils les mains et le marteau! 

Et déjà l'heure du départ. Je suis venu à Shellopan chez Matthieu et Delphine pour approfondir et perfectionner mon apprentissage. Et je suis plus que comblé. Le temps est passé sans que je m'en aperçoive, je repartirais éreinté mais heureux de mon séjour et je ne peux que recommander cette expérience d'immersion intensive qui grâce à la présence de ses deux hôtes et créateurs, permet de façonner soi même un "pantam".

Chapeau bas à vous deux, à l'équipe de Shellopan, à Iboga - le fidèle mais pas trop méchant gardien, à votre passion et votre générosité. Et je vous dis à très vite, en espérant pouvoir partager avec vous bientôt les fruits de notre travail.

Un grand merci! "

Emmanuel "Mayuko" Fohr

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